"Générations Climat" ou quand les adultes tentent de se déresponsabiliser de l'enjeu climatique.

Une de l'Obs cette semaine.

"Générations Climat" et "Comment les jeunes vont changer le monde", ces titres ont fait la une des hebdomadaires français à la suite des grèves et manifestations étudiantes pour le climat. En effet, des centaines de milliers de jeunes ont défilé vendredi dernier pour demander à nos gouvernements des actes concrets dans la transition écologique, à la suite de l'appel de la jeune activiste Greta Thumberg. Si ces manifestations et l'ambition des jeunes à travers le monde sont une très bonne nouvelle, la réponse de nos ainés, et notamment de nos élus, est bien moins glorieuse. En effet, la médiatisation des jeunes pour le climat est utilisée par nos gouvernements pour se déresponsabiliser en affirmant que les jeunes seront la relève et donc, qu'ils s'occuperont des questions climatiques. 

Ce point de vue peut être très dangereux car il conforte l'inaction. Nos gouvernements, ayant déjà très peu d'ambitions en termes de protection de l'environnement, vont pouvoir surfer sur une vague "verte" pour se donner bonne image tout en ne proposant aucune réforme, ou pire, en légiférant à contre-courant. Il faut savoir que durant le weekend des contestations en France, la presse titrait que le pays débutait les importations du gaz de schiste américain. La nécessité de combattre les beaux discours qui ne résultent sur aucun acte est devenue cruciale. Nous n'avons plus le temps de nous faire berner par du pur greenwashing. Que ce soit les politiques qui défendent leur plan climat avec une prime à la conversion pour une voiture neuve, ou les entreprises transformant leur packaging en vert, le citoyen doit pouvoir dénoncer ces agissements qui sont contre-productifs car ils tentent de tromper le consommateur, en lui affirmant que ces achats sont éthiques. 

Sur l'enjeu climatique, les jeunes ont un pouvoir important et nous avons pu le constater ce weekend. Les "millenials" entrent sur le marché du travail et acquièrent le droit de vote. Leur influence sur les gouvernements est non négligeable. Les marches pour le climat, les grèves ainsi que l'Affaire du siècle ont perturbé le Plan Climat du gouvernement. Le ministre de l'environnement François de Rugy a tenté, tant bien que mal, de défendre sa politique environnementale (nous ne l'avons toujours pas trouvée). Toutefois, il ne faut pas réduire le combat pour le climat aux seules nouvelles générations, car ce combat ne se fera pas tant que toute la population ne se sentira pas concernée. D'autant plus que nous n'avons plus le temps d'attendre que les nouvelles générations accèdent au pouvoir pour modifier en profondeur notre système. Les décisions cruciales pour la survie de notre biodiversité et donc de l'être humain, doivent être prises aujourd'hui pour pouvoir éviter les plus grosses catastrophes climatiques de demain

Il est trop tard pour attendre que les jeunes changent le monde, mais ceux-ci peuvent bien évidement imposer à nos gouvernants de le faire. Les élections européennes arrivent à grand pas et la question environnementale sera une question fondamentale pour les jeunes votants. Arrêtons de trouver des excuses à nos politiques, à nos modes de vies et à notre économie et agissons dès maintenant à créer une société qui défend une justice écologique et bien évidement une justice sociale.