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Défendre la planète au péril de sa vie, c'est le quotidien de milliers d'écologistes à travers le monde. Notre partenaire En Vert et Contre Tout évoque la situation alarmante en Iran, ou plusieurs activistes risquent la peine de mort. Gazé·e·s, arrêté·e·s, amendé·e·s, un peu partout sur la planète, les écologistes sont sanctionné·e·s pour leur engagement en faveur du climat. L’Iran s’illustre par ses mesures draconiennes.
En Suisse, ces dernières semaines, des militant·e·s écologistes ont écopé de lourdes amendes allant de 600 à 1000 francs ainsi que des peines pécuniaires de 30 à 60 jours amendes, pour avoir notamment bloqué les entrées de Credit Suisse à Zurich et à Bâle. Si ces sanctions sont choquantes, elles semblent dérisoires au regard des répressions que subissent les défenseur·e·s du climat en Iran. Un pays dans lequel défendre le climat peut entraîner une condamnation à la prison à vie ou encore à la peine de mort. En effet, le régime d’Ali Khamenei, le guide de la Révolution et plus haut responsable religieux et politique ne recule devant rien pour protéger les intérêts économiques des « Gardiens de la révolution ». C’est sous cette appellation que règne la gigantesque organisation paramilitaire, chargée du maintien de l’ordre et propriétaire de nombreux barrages et infrastructures qui contribuent drastiquement à la pollution de l’eau et de l’air. En Iran, la situation environnementale est catastrophique. La surpêche, les déversements de pétrole, la contamination de l’eau et des sols par les pesticides et l’accumulation de plastique ont notamment contaminé les eaux, jadis immaculées de la Mer Caspienne et du Golf Persique. La mauvaise gestion hydrique, conjuguée au changement climatique entraîne de graves pénuries d’eau. Enfin, de nombreuses espèces animales sont menacées, notamment le guépard asiatique. C’est précisément pour la protection de cette espèce en voie de disparition que sont poursuivi·e·s huit membres de la Fondation pour la sauvegarde de la faune persane. Arrêté·e·s en janvier 2018, lors d’une mission durant laquelle ils posaient des pièges photographiques pour pister l’animal rarissime, et accusé·e·s d’espionnage, ils croupissent toujours derrière les barreaux. Le directeur de la Fondation, Kavous Seyed-Emanin, un éminent scientifique canado-iranien est mort deux semaines après son arrestation dans la tristement célèbre prison d’Evin à Téhéran. Les autorités ont affirmé qu’il s’était suicidé, mais des doutes planent sur les circonstances de son décès. Le régime a refusé de rendre le corps à sa famille à moins qu’elle n’accepte de l’enterrer immédiatement sans procéder à une autopsie. En octobre 2018, les huit autres défenseurs de l’environnement ont été inculpé·e·s. Quatre d’entre eux ont été inculpé·e·s de « propagation de la corruption sur terre » et risquent d’être condamné·e·s à mort. Quatre autres d’espionnage et de coopération avec des États ennemis de l’Iran, des charges punies par 10 et 11 ans de prison. D’après les informations d’Amnesty International, le procès des huit scientifiques s’est tenu à huit clos le 30 janvier 2019. Suite à leur arrestation un an plus tôt, ils n’avaient eu accès à aucun avocat. Lors d’une visite à la prison, des proches des défenseur·e·s de l’environnement ont remarqué que certain·e·s présentaient des traces de torture, avec des dents cassées et des contusions sur le corps. Parmi les écologistes figure Niloufar Bayani, une femme de 31 ans qui a travaillé pendant cinq ans à Genève pour l’ONU. Durant l’une des audiences du procès, le juge lui a ordonné de sortir de la pièce après qu’elle ait dénoncé avoir été torturée. Elle avait expliqué que l’on avait menacé de la frapper, de lui injecter des hallucinogènes, de lui arracher les ongles et d’arrêter ses parents. Jugée trop « perturbatrice », elle n’a pas pu comparaître durant les dernières audiences de son propre procès. Chef du Ministère de l’environnement sous pression En Iran, le sort des écologistes est tributaire du bras de fer de différentes factions politiques. Les pouvoirs exécutif, parlementaire et judiciaire n’ont pas la même orientation politique. Le pouvoir juridique est dominé par une frange très dure, à laquelle appartiennent les Gardiens de la révolution et le Guide suprême, Ali Khamenei. Alors que l’exécutif et le parlement sont plus modérés, à l’image du président élu Hassan Rouhani. En mai 2018, une commission comprenant les ministres du Renseignement, de l’Intérieur et de la Justice ainsi que le supplément du président s’est penchée sur la détention des scientifiques et en a conclu qu’il n’y avait aucune preuve que ce soit des espion·ne·s. Des hauts représentants du gouvernement iranien ont demandé leur libération sans succès. En février 2018, à peu près au moment le directeur de la Fondation pour la sauvegarde de la faune persane est mort en prison, le chef adjoint du Ministère de l’environnement Kaveh Madani est arrêté durant 72 heures. Victime d’une campagne de diffamation et accusé d’appartenir à la CIA ou au Mossad, le scientifique de 37 ans a démissionné en avril 2018 et s’est vu contraint de quitter le pays. Dans une opinion publiée dans le quotidien anglais The Guardian, il appelle à la libération des écologistes et se dit chanceux de ne pas lui-même être en prison. Pénurie d’eau et répression violente Avec le retrait des États-Unis de l’accord nucléaire en mai 2018 et le retour des sanctions économiques en août, les tensions se sont encore accentuées. Les militants environnementaux sont considérés par les autorités comme des menaces à la sécurité nationale, car leurs revendications s’opposent aux intérêts économiques des Gardiens de la révolution. Dans cette optique, le régime a procédé l’an dernier à une gigantesque et glaçante campagne de répression : plus de 7000 personnes ont été arrêtées, d’après Amnesty International. Parmi elles, au moins 63 militants écologistes ou spécialistes de l’environnement. Des centaines d’individus ont été condamnés à des peines d’emprisonnement ou de flagellation et au moins 26 manifestant·e·s ont été tués. Neuf personnes arrêtées dans le contexte des manifestations sont mortes en détention, selon l’organisation de défense des droits humains. L’Iran fait désormais face à une pénurie d’eau et une sécheresse sans précédent. D’après, un rapport du Conseil atlantique sur la pollution en Iran, moins de 40% de la population à accès à un système de traitement des eaux. Les déchets industriels et municipaux ainsi que les eaux usées des hôpitaux polluent les terres, les rivières et les nappes phréatiques. Ces eaux contiennent des pathogènes qui menacent la santé publique. Des millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable. Et l’érosion du sol en Iran y serait 2,5 fois plus importante que la moyenne des pays du monde.
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